BOCCACE, conteur de la vitalité.

Qu'il est bon de relire Boccace ! Qu'il est bon de le lire et de le dire, aujourd'hui plus que jamais ! Qu'il est bon de nous offrir et de vanter cette liberté de ton, ce bouillonnement des sens et de l'esprit ! Cette lucidité joyeuse !

Il est des siècles miraculeux, oui. Le XIVème siècle italien en fut un et pas des moindres, car il a donné naissance et a laissé fleurir les œuvres de trois géants : Dante, Pétrarque et Boccace.

Giovanni Boccaccio (1313–1375) – francisé Boccace – est l'une des plus éclatantes fortunes littéraires de tous les temps. Composé vers 1350, traduit dans l'Europe entière, imité voire pillé pendant des siècles, son Decameron eut une prospérité aussi prestigieuse qu'innombrable de La Fontaine à Molière et bien d'autres.

 

DECAMERON, sauver sa jeunesse en se donnant de la joie.

Fuyant la peste qui décime Florence en 1348, sept jeunes filles et trois jeunes gens trouvent refuge dans une somptueuse villa toscane. Pendant dix jours, ponctués de concerts, de fêtes et de banquets, chacun s'efforcera de divertir quotidiennement les autres par l'invention d'un conte. Cent récits dont la tonalité d'ensemble est la galanterie, une galanterie prompte, naturelle, drôle et expéditive ! Situations cocasses, malicieuses et souvent lubriques qui font s'entrecroiser le désir et le rire, tout en évoquant nos possibles mesquineries ou nos noblesses d'âme.

 

LECTURE PUBLIQUE, en chanson.

Parce qu'il me fait du bien, ce livre est au chevet de mon lit depuis plusieurs mois. Aussi, j'ai choisi de partager l'élan vital qu'il me procure en vous délivrant quelques nouvelles du recueil et de les ponctuer par des chansons italiennes, comme le font les jeunes gens de la villa toscane à chaque fin de journée. Et si devais traduire en peu de mots l'intention de ce partage, simplement, je vous chuchoterais : Carpe diem !

 

Patrick Auzet-Magri